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Le périph est dans l'pré
Comédie en deux actes
co écrite avec Jean Charbonneau
Durée : 90 mn
par la troupe "On s'ra jamais prêts" de La Merlatière (Vendée)
en février 2014
La vidéo (extrait de la séance du 1er mars)
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Création (extrait) par les Baladins de Perrancey les Vieux Moulins (52) les 26 et 27 mars 2010
le 10 avril à Noidant-le-Rocheux
le 24 avril à Courcelles-en-Montagne
le 2 mai à Saint Ciergues
Voici quelques photos aimablement fournies par M. Douchet !
Les personnages (5 hommes et 7 femmes dont 2 figurantes)
Pierrot : Le Patron du café (enjoué, généreux, conciliant mais piquant) 82 répliques
Germaine : La Patronne (un peu ronchon, près de ses pièces, au parlé maladroit) 76 répliques
Odette : Serveuse (jalouse d'Hubert vis à vis de filles de la ville, se sert de Maurice pour provoquer Hubert) 33 répliques
Victor : L’habitué du café (grand copain d'Hubert, un brin provocateur, va avoir un différent avec celui-ci pour une 4 voies en prévision) 113 répliques
Béatrice : La jeune femme de la ville (très sûre d'elle, porte son regard sur Hubert) 57 répliques
Hubert : Le Chasseur (sensible aux charmes des femmes, mais intimidé par Béatrice) 111 répliques
Berthe : La mère du chasseur (au langage très local, protectrice comme toutes les mères) 32 répliques
Suzanne : La mère de Béatrice (b.c.b.g, fait tout pour le bonheur de sa fille) 34 répliques
Maurice : Le livreur (garçon quelconque, ravi de l'aubaine qu'Odette lui trouve du charme) 17 répliques
Henri : Le maire (pris à partie pour son manque d'engagement, en particulier pour le projet d'une 4 voies, un peu porté sur la bouteille) 21 répliques
2 clientes : (figuration, quelques répliques, avec un langage du cru) 10 répliques
Le sujet
La commune rurale grossit. Les nouveaux arrivants ont leurs exigences qui dérangent quelque peu les résidants. La pièce se passe dans un bar journaux tabac. Pierrot est derrière son bar avec Germaine au tabac à lire un journal. Odette, la serveuse, est dans la salle. Hubert est au bar habillé en chasseur. Pendant la pièce Pierre et Odette se succèdent au bar pour essuyer les verres. Le livreur est au bar. Un projet de 4 voies va animer ce hameau.
Le décor
Un café tabac presse. Quelques tables. Le comptoir se trouvera à gauche. Les arrivées pourront se faire en salle et la baie vitrée pourra être virtuelle, face au public.
Les auteurs peuvent être contactés par courriel à l'adresse suivante : jobaron1@free.fr
Le périph est dans l'pré
(Pierrot, Germaine, Odette, Hubert, Maurice, Victor)
(Pierrot et Germaine essuient les verres. Odette essuie les tables. Hubert est seul à une table, dégustant un rouge. Maurice est au bar)
Pierrot : (Du bar, regardant dehors) Comme disait mon grand-père, ou va pas tarder a tomber une arnapée !
Hubert : Qu’est-ce que tu me racontes ?
Pierrot : Bon sang, pour un gars de la campagne, tu devrais comprendre ça, une arnapée c’était une averse dans l’temps !
Hubert : Ah bon !
Pierrot : Tu serais de la ville, je comprendrais mais …
Hubert : Justement Pierrot, les gens de la ville …. t’en pense quoi toi, de tous ces gens de la ville qui nous envahissent ? Moi, j’ai l’impression de ne plus me sentir chez moi. (Pierre se dirige vers Hubert)
Pierrot : Je sais, mais qu’est-ce que tu veux, on va tout de même pas les chasser. J’dis pas ça parce que t’es chasseur ! (regardant par la baie) Regarde-moi ça la gamine sur le scooter, une main sur le guidon, l’autre sur le portable. J’te dis que si ç’était ma gamine, j’te supprimerais ça tout de suite ! (il avance vers Hubert)
Hubert : Ouais mais c’est pas ta gamine !
Pierrot : Le portable ! Depuis qu’il existe, cet engin là, c’est fou c’que les gens, ils ont des choses à se dire. Apparemment, d’après c’qu’on m’dit, le bavardage, c’est pas bon pour les oreilles !
Germaine : Ni pour le porte-monnaie !
Hubert : Ouais, c’est surtout pas bon pour les bonnes femmes ! (Germaine jette un œil critique) Excuse-moi Germaine ! Enfin, j’dis ça mais hier, y’en a un qui m’a dit que pour le portable, faut laisser faire, alors !
Pierrot : Ouais, sfr ou un autre, c’est du pareil au même. J’t’en remets un ?
Hubert : Si tu veux ! (Victor entre)
Victor : Salut tout l’monde ! (tous répondent)
Tous : Salut Victor !
Pierrot : Tu tombes bien, c’est la tournée du patron !
Germaine : (Ressortant son côté radin) Doucement ! On dirait que c'est tous les jours ta fête !
Victor : (Regardant autour de lui et ne voyant personne) Ouais, vu la foule, ça va pas te coûter trop cher ! Enfin, si tu me prends par les centilitres, c’est pas de refus ! Mets-moi donc un jaune ! Alors qu’est-ce que tu racontes ? (il s’accoude au bar, Pierre le rejoint derrière le bar)
Pierrot : (servant le pastis) Rien de plus ! Enfin, avec Hubert on parlait de la maladie du portable et de tous ces nouveaux qui nous arrivent des grandes villes, ça va sûrement faire tout augmenter dans la commune, à commencer par les impôts. Quand tu les entends il va bientôt leur falloir un métro.
Victor : De quoi te plains-tu, ça fera marcher ton commerce, et pis tu t’en mettras plein les poches.
Pierrot : Tu parles ! Pour donner à l’Etat.
Maurice : (en vidant son verre) En parlant impôt, si c’est la tournée du patron, je prendrais bien un pot moi aussi. Même chose ! (Pierre verse un autre verre) allez trinquons à notre bon vieux village et à sa tranquillité !!
Victor : Ouais et pourvu que ça dure ! (levant son verre) Merci Pierrot !
Pierrot : Y’a pas de quoi, c’est de bon cœur ! Mais fais gaffe quand-même à ton permis, lui aussi pourrait trinquer ! ..............et pis, .............
Maurice : Bon alors patron, qu’est-ce que je vous mets et je vous en mets combien ?
Pierrot : Euh …attends ! (il cherche une note) 12 Muscadet, 2 casiers de bières, une Heineken et une Kronembourg.
Maurice : Je les mets directement à la réserve ?
Pierrot : Ben oui, comme d’hab !
Victor : (s’adressant au patron) Dis donc, t’as pas augmenté tes prix toi aussi ?
Pierrot : Ben si, qu’est-ce que tu veux, le cours de la vie !
Victor : (s’adressant au livreur) Tiens tu vois mon vieux, quand tu bois une Heineken, tu enrichis encore un peu plus un capitaliste.
Maurice : Vous me dites ça à, moi, moi qui ne bois que de la Kronembourg ! Bon allez, ma tournée n’est
pas encore finie. Vous me rappelez si vous avez besoin de quelque chose patron. Je suis dans le secteur, Kenavo !
Pierrot : (jetant un regard jaloux) Odette, accompagne donc notre ravitailleur et ne reste pas lui faire les yeux doux. (Odette sort avec le livreur, haussant les épaules et croisant Béatrice, bcbg)
A suivre .....
ACTE 2
SCENE 1
(Hubert, Pierrot, Victor, Germaine, Henri)
(La télé fonctionne en continu. Germaine et Pierrot vaquent à leurs occupations. Hubert est au bar avec Victor)
Hubert : Dis-donc, Pierrot, y'a longtemps que tu nous as pas fait goûter ta petite rincette !
Pierrot : Ouais, avec vous, si ça continue, vous allez me retrouver en tôle ! Vous savez bien que c'est pas trop réglo !
Hubert : (rires) Eh ben, ce sera rincette contre oranges !
Victor : N'empêche qu'il va quand même falloir qu'on regarde de près cette histoire de 4 voies !
Hubert : T'as raison, dès qu'on voit le maire, on va l'assaisonner sur la question ! (regardant la télé) Tiens, qu'est-ce qui se passe, tu peux monter le son de la télé?
Pierrot : Germaine, monte le son !
Germaine : (essuyant ses verres) Germaine travaille, Germaine n'a pas le temps ! (Pierrot monte le son, haussant les épaules)
Le présentateur télé : Grande manifestation aux 13 vents de plage sur mer où les habitants sont hostiles à l'implantation d'un parc éolien !
Victor : (ironique) De toute façon, tout ça c'est du vent !
Hubert : Du vent peut-être mais en tout cas, ça ne pollue pas et c'est largement aussi joli que des lignes à haute tension ! Mais bon sang, mais qu'est-ce que t'as contre les éoliennes, mais ma parole, tu te prends pour Don Quichotte !
Victor : (S'énervant) C'est pas contre des moulins à vent que je veux me battre, c'est contre les éoliennes ! Pierrot, baisse le son de la télé que je m'explique! (Pierrot baisse le son) Alors, pourquoi, j'aime pas les éoliennes, eh bien premièrement, y'a pas de vent quand il fait froid, deuxièmement, ça fait du bruit, troisièmement, je ne trouve pas ça beau, quatrièmement ceux qui trouvent ça bien, c'est que ça leur rapporte, cinquièmement ce sont des queues de cerises par rapport à la consommation générale...... et sixièmement ....sixièmement (hésitant), toi qui me prends pour Don Quichotte, moi je te prends pour un Sancho Pança qui pense pas à grand chose !
Hubert : (sifflant) Eh ben, je ne savais pas que t'avais le sang chaud !
Victor : Rigole, rigole ! (regardant par la fenêtre) Tiens, voilà l'homme de la Mancha, ouais, enfin ce serait plutôt l'homme de la manche !
Germaine : Qui ça ? (le maire entre) Oh merde ! (Germaine ramasse précipitamment la bouteille de gnôle)
Hubert : (en aparté) Tiens, quand on parle de la bête, on y voit la tête. (Claironnant) Ah, voilà monsieur le maire !
Pierrot : (en aparté à germaine) Ben Germaine, qu'est-ce que tu fais ?
Germaine : (en aparté à Pierrot) C'est p'tête pas la peine qu'il voit ça !
Henri : Salut les enfants ! (dévisageant les clients, et visiblement un peu éméché) Et ben vous en faîtes une tête, y'a une catastrophe ?
Hubert : Tu vas peut-être pouvoir l'éviter ! Figures-toi qu'on parlait de la 4 voies ! (un peu provocateur) T'en as peut-être entendu parler ?
Henri : Allons allons, pas d'ironie ! Rien n'est fait, alors de grâce, y'a pas le feu au lac !
Victor : Y'a pas l'feu au lac, y'a l'feu au lac ! Comme dit l’autre, c'est pas quand on a fait dans sa culotte qu'on cherche du papier !
Germaine : Alors, ça passe où ?
Henri : Mais attendez, faut qu'on en discute, vous croyez que ça se passe comme ça ! Il faut voir avec les autres élus, le département, la région !
Victor : Et avec nous peut-être ! N'oublie-pas qu'on t'a élu et qu'en quelque sorte, tu es notre employé, on te paie pour ça et que tu dois nous tenir au courant si tu sais quelque chose ! Y'a déjà eu assez d'histoires autrefois avant toi et il y a même quelques mauvais souvenirs avec certains.
Henri : Ah, tu fais allusion au dernier remembrement. Tu ferais bien de parler d'autre chose ! T'as pas été mal servi, toi et ta famille !
Victor : On était bien placé, ça a rendu service à tout le monde !
Hubert : A toi surtout, nous on est passé à côté !
Victor : Bah il fallait pas être à côté ! Toi, quand tu tires sur un gibier, si tu tires à côté ben il vole toujours ! Bon, t'as rien eu, j'en conviens, mais t'as eu mieux, t'as eu l'espoir !
Hubert : Mais tu t'fous de moi, sympa le copain !
Victor : N'empêches que toi, tu me ferais bien sauter mon jardin pour ton petit bois, pour ton petit plaisir ! Moi, j'ai des gosses à nourrir, si faut que j'achète des légumes ….. .....et pis ma baraque, elle va valoir quoi après ?
Hubert : Nourrir tes gosses, mais je rêve, va donc faire ton jardin au lieu de dépenser ton fric au bistrot !
Victor : Mais tu deviens bête, il va nous faire la morale ce grand couillon. On te croirait parfait !
Odette : Il préfère aussi les filles de la ville. Peut-être laissera-t'il son petit bois pour que ça ne passe pas chez sa Béa !
Hubert : Toi, va donc voir ton livreur de limonade !
Pierrot : (calmant le jeu) Allons les gars, ça va s'arranger tout çà !
Germaine : Victor, t'es très bien là et ça ne t'empêche pas de faire ton jardin.
Henri : Bon allez, salut je rentre !
Hubert : Ah bravo pour la réponse ! Le seul renseignement qu'on pourra dire, c'est : « Le maire a pris la fuite » Courage, fuyons ! On va être bien défendu auprès des autres communes !
Henri : On en reparlera, j'ai un vin d’honneur euh …… je veux dire j’ai une réunion !
Victor : Monsieur le maire, à cette heure, doit avoir une réunion avec lui-même !
Henri : Je dois réfléchir !
Hubert : On peut t'aider à réfléchir devant une tournée..... !
Germaine : (clin d’œil à Pierrot) Que tu pourrais nous payer ......... par exemple !
Victor : Pour une fois ....... (ironique) in vino véritas !
Henri : (s'inclinant) Bon, d'accord, tournée générale Pierrot ! Franchement, les gars, vous me mettez la pression !
Victor : Pas de pression, la bouteille de muscadet suffira ! Mais au fait, et ta réunion ?
Henri : Ah ça va, faut savoir ce que vous voulez ! Allez Pierrot, mets-nous une bouteille sur la table ! (Victor et Hubert rapprochent les tables tandis que pierrot apporte la bouteille et sert)
Ensemble : Alors ?
Henri : (Gagnant du temps) Doucement, doucement, on trinque d'abord ! (savourant) Il est bon cette année ! Ça a l'air bien parti pour la prochaine récolte ! Enfin, tant qu'elle n’est pas dans les cuves ! Là non plus, c'est jamais gagné ! Ahhhhh … ça fait du bien de boire un coup avec ses administrés ! C'est vrai, je vous prends pour des braves gars, (à Victor) creuse donc un peu, t'as à peine goûté. Vous vous rappelez du dernier pique-nique, on avait un peu chargé !
Victor : C'est vrai, on avait un peu les chaussures à bascule. Mais aujourd'hui, c'est pas vraiment là le problème !
Henri : (n'entendant rien) Ah ça fait du bien de temps en temps, on oublie les soucis du quotidien ! Ah c'est tellement beau de partager avec les gens qu'on aime. On se précipite toujours trop et finalement, y'a toujours une solution ! (brandissant la bouteille vide) Pierrot, prépare la sœur de celle là, on y a à peine goûté ! Et puis, y'a des jours ou on a vraiment besoin de réconfort. Pas vrai mon cher Hubert !
Hubert : C'est vrai, t'as quand-même raison, mais revenons à la 4 voies!
Henri : (de plus en plus éméché) La 4 voies, la 4 voies, mais vous avez que ça dans la bouche, la 4 voies, la 4 voies, vous savez bien que ....hic .... que les 4 voies ……. du seigneur sont impénétrables !
Victor : (en aparté) Quelle anguille, on va rien en tirer ! Il faudra qu'on le coince à la mairie, il ne pourra pas se défiler ! On n’aurait pas du accepter son coup à boire, surtout que sur ce côté là, il avait déjà fait le plein !
Henri : (hoquet) Vous pouvez donner des idées aussi ! On pourrait en tenir compte. Bon allez salut, on verra ça !
Victor : Salut mais on t'attend au virage et surtout on ne te loupera pas ! (Le maire sort, le pas mal assuré)
A suivre !
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