Le miroir cathodique

Dde Jo.Baron

 

L'histoire:

Jo est un personnage assez instable qui se préoccupe guère de sa conscience. Un soir, sa conscience l'interpelle par le biais de sa télé.

Distribution :
Jo : Personnage instable.
Carole : Femme gentille, très crédule.
Roger : Collègue de Jo
Nicole : Femme de Roger :
Jobis : Personnage virtuel, double de Jo, qui n’apparaîtra que dans l’écran de télé. Il symbolise la conscience de Jo.

durée :
½ heure (maxi)

Le décor :
 Un salon assez classique avec un canapé un divan, un fauteuil, un bar et une télé (écran assez grand)

Extrait :

 (Quand le rideau s’ouvre , la femme fait la vaisselle, de façon très joyeuse. Au bout d’un certain temps, la porte s’ouvre, l’homme entre. Il a l’air exténué. Il jette sa mallette sur le canapé, embrasse sa femme et se jette dans le canapé)

Carole : Mon pauvre chéri, tu m’as l’air crevé.
Jo : Ca, tu peux le dire, une journée terrible. Si ça continue, on va travailler jour et nuit dans cette boite.
Carole : Minuit, c’est vrai que là, il exagère ton patron. Qu’est-ce que vous pouviez bien faire aussi tard à ton boulot.
Jo : Qu’est-ce que tu veux faire au boulot, à part bosser ?
Carole : (douteuse)Tu ne vas pas me dire que  tu étais dans ton camion jusqu’à onze heures et demi !
Jo : Qu’est-ce que tu crois, le boss, quand il m’a vu arriver cet après-midi, il m’a tout de suite sauté dessus pour me renvoyer avec un autre chargement pour ravitailler une saloperie de grande surface.
Carole : (toujours en essuyant sa vaisselle) Où ça ?
Jo : (pris au dépourvu) Euh….c’était où déjà ?
Carole : Tu te rappelles déjà plus ?
Jo : Si si…à Tours !
Carole : En fait , tu as été faire un tour à Tours !
Jo : (ironique) Quel humour, tu te surpasses ma chérie !
Carole : Et les trente cinq heures, je ne comprends pas, depuis que vous y êtes passés, tu n’as jamais autant travaillé !
Jo :  Tu parles, je lui en ai parlé, je lui ai même dit que j’avais une femme qui m’attendait à la maison et ci et ça…j’en ai aussi profité pour parler tunes et tu sais ce qu’il m’a répondu ? Et bien il m’a dit que si je n’avais pas voulu  faire routier, je n’avais qu’à me marier avec une femme riche, et que si je voulais pas faire le boulot, dans cinq minutes , qu’il aurait quelqu’un pour me remplacer !
Carole : Ah le salaud ! (elle pose sa vaisselle et prend le téléphone)
Jo : Qu’est-ce que tu fais ?
Carole : J’appelle ton boss (elle cherche le numéro sur l’annuaire) il va apprendre à me connaître. (l’homme s’empresse de l’en empêcher)
Jo : Arrête, arrête ! je te connais, tu vas ne faire que compliquer les choses. Je vais m’arranger pour récupérer mon temps. (elle repose le téléphone) J’ai un copain syndiqué, il va m’arranger ça !
Carole : Bon, c’est vrai qu’il est tard, il pourrait mal le prendre. De toute façon, demain, j’ai mon cours de yoga avec sa pétasse de femme. Je ne vais pas me gêner pour lui en parler (l’homme blanchit) Mon chéri, qu’est-ce que tu as ? Assieds-toi, tu es tout blanc. Je vais te chercher un verre d’eau pour….
Jo : Apporte-moi plutôt un bourbon !
Carole : Mon chéri, tu sais bien qu’avec tes intestins fragiles..
Jo : Un bourbon !
Carole : Comme tu veux, mon chéri, un bourbon…ta petite femme va t’apporter un bourbon. (elle va au télé bar pour sortir la bouteille) T’inquiètes pas, mon chéri, c’est certainement la fatigue. Tu veux que j’appelle le docteur ?
Jo : Je t’en prie, chérie, arrête…ça va aller. T’en fais pas un peu trop ? (elle lui sert son bourbon, il le vide cul sec) Ah…ça va déjà mieux. Donne m’en un autre !
Carole : Tiens mon chéri, mais ce sera le dernier !
Jo : Ok, merci (il l’enfile cul sec) Bon dis donc, tu finiras ta vaisselle demain, je pense qu’il est temps d’aller au lit. On reparlera de ça demain !
Carole : Comme tu veux mon chéri, par contre, si ça ne te dérange pas, tu vas coucher dans le canapé pour cette nuit .
Jo : Quoi !
Carole : J’ai pas fermé l’œil de la nuit dernière avec tes ronflements alors, pour cette nuit, sois gentil, j’ai envie de récupérer mon temps de sommeil.
Jo : Ecoute, la nuit dernière je sais pourquoi j’ai ronflé….
Carole : Parce que tu as trop bu de bourbon chez Pierrot…je sais
Jo : Aujourd’hui, ton bourbon c’est mon premier verre. Y’a pas de risque que je ronfle.
Carole : Peut-être mais de toute façon, tu ne perds rien, tu sais bien qu’en ce moment, les peintres sont dans le couloir…allez…bonne nuit. Allonge toi, je vais t’apporter une couverture. (elle sort)
Jo : J’arrive pas à la suivre. (il se dirige vers le couloir, il réfléchit un instant) Les peintres sont…(il réfléchit, puis réagit) Ah …que je suis con ! (Il s’assoit dans le canapé, puis s’allonge, la femme entre et étend la couverture sur l’homme)
Carole : Voilà mon chéri, ça va aller comme ça ?
Jo : Arrête un peu, j’ai l’impression que par moment, tu me prends vraiment pour un gosse.
Carole :  Mais non mon chéri, c’est de l’amour, c’est tout !
Jo : Puisque tu le dis ! (elle l’embrasse)
Carole : Bonne nuit mon chéri !
Jo : Bonne nuit ! (elle sort en lui envoyant un baiser) ça m’énerve de me faire bichonner comme ça. Pour qui elle me prend ? Quand je pense qu’elle gobe tout ce que je lui raconte, demain soir je vais lui raconter que j’étais à la bourre parce que j’étais en rendez-vous avec Jean-Pierre Raffarin, elle serait encore foutue de me croire. (se dégageant) Oh et pis pourquoi je me coucherais si j’ai pas envie de dormir (il s’assoit et se ressert un verre, il feuillette un magazine télé) Ah cette heure, qu’est-ce qu’il peut avoir comme conneries à la télé ?…. « Les joies du couple »….. « comment tromper sa femme sans qu’elle s’en aperçoive » c’est banal ! C’est pas américain mais c’est banal quand même ! (il finit son verre d’un trait) Bon, finalement, j’vais peut-être me pieuter et…
Carole : (de l’extérieur) Bonne nuit mon chéri !
Jo : (doucereux) Bonne nuit mon amour ! (il éteint la lumière, s’allonge sur le divan et se recouvre de sa couverture)
(on peut fermer le rideau ou faire avancer d’une heure la pendule qui serait légèrement éclairée)
(Soudainement, la télé s’allume, on voit apparaître le visage de l’homme. Le personnage, comme s’il tapait sur une vitre tape sur l’écran)
La télé : Eh ! (pas de réponse) Eh ! (toujours pas de réponse, l’homme se retourne) Jo ! ! (l’homme marmonne) tu m’entends Jo !
Jo : (en ronchonnant) Humm…quoi…laisse-moi dormir ! tu voulais pas que j’aille dormir avec toi alors laisse-moi dormir ! !
La télé : Ce n’est pas ta femme qui te parle, regarde moi Jo, je suis derrière toi ! (il réagit brusquement  et se tourne vers la télé) Bonjour Jo ! (troublé) C’est quoi ça ? (il cherche la télécommande et essaie d’éteindre la télé)
La télé : C’est pas la peine d’éteindre la télé, je ne suis qu’une apparition.
Jo : (en regardant le public) C’est quoi ce délire ? (il regarde sa bouteille de bourbon)
La télé : Non non ! Jo, tu n’as pas trop bu, exceptionnellement, tu n’as bu que trois bourbons aujourd’hui. (l’homme s’assoit)
Jo : (face au public) Je pourrais comprendre ? Ce mec, il a vachement une tendance à me ressembler, c’est quoi ce prodige, où sont les caméras ?
La télé : Non jo, tu n’es pas dans le loft, disons que tu as l’impression de rêver, mais si tu veux t’en convaincre, fais toi une paire de claques pour savoir si tu dors.
Jo : Quoi !
La télé : Vas-y !
Jo : (se tournant vers le public) Obéir à une télé, on aura tout vu ! (timidement, il se fait une légère claque, sans réagir)
La télé : Plus fort !
Jo : (avec une super claque) Aïe ! ! Merde , je suis bien réveillé ! (se tournant vers la télé) Euh…vous êtes toujours là ?
La télé : Je suis là et je resterai aussi longtemps qu’il le faudra ! (l’homme s’énerve)
Jo : C’est bien ce qu’on verra (il va arracher la prise, mais la télé ne s’éteint pas)
La télé : C’est pas la peine de te fatiguer, je suis virtuel, tu ne pourras pas de débarrasser de moi ! (l’homme débranche l’antenne) tu vois , je te l’avais dit !
(pour cette scène, l’enregistrement vidéo doit être fait de sorte que le personnage de la télé suit les mouvements de l’homme)
La télé : Bon arrête de t’énerver, assieds-toi et on va faire les présentations. (l’homme s’assoit, perplexe) voilà ! En fait, je suis toi, je suis ton double virtuel.
Jo : A peine, tu n’as pas de lunettes !
La télé : Ah excuse-moi, je vais les mettre ! (le personnage de la télé, met ses lunettes, l’homme n’en revient pas) en fait, Jo, je suis ta conscience et toi tu es le porte parole de ta conscience !
Jo : Quoi !
La télé : Oui Jo, je suis ta conscience, ça fait trop longtemps que tu ne m’écoutes pas, alors, j’ai décidé d’employer les grands moyens….(la porte s’ouvre, la femme entre, elle baille)
Carole : Chéri , qu’est-ce que tu fais à deux heures du matin en train de parler tout seul ? (l’homme essaie machinalement d’éteindre la télé sans résultat)
Jo : Je ne suis pas tout seul !
Carole : (Elle jette un œil) Ah bon, il est où l’autre ?
Jo : En fait l’autre, c’est moi !
Carole : (en baillant) Mon pauvre chéri, ça ne s’arrange pas, et pis arrête avec cette télécommande, tu vas quand pas allumer la télé à cette heure-ci !
La télé : T’inquiètes pas, elle ne me voit pas et elle ne m’entend pas.
Jo : Vous êtes sûr ?

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