Les 3 jumeaux
Après l'excellente interprétation de la troupe de Champvans, voici les vidéos de la troupe "
"La clé des Champs" à Andel
Les premières photos de la création par la troupe de
LES LEVES ET THOUMEYRAGUES
les 24, 30 et 31 mars 2012
Comédie en 2 actes de Jo Baron
(durée : 1 h 45)
Synopsis :
Daniel Boursicot, riche pdg de la banque SG (Société Géniale), ne supporte plus le regard des gens qui, d’habitude, l’enviaient et maintenant le plaignent. Pour devenir monsieur tout le monde, il s’habille comme monsieur tout le monde. Mais, un jour, il se trouve embarqué à son insu dans une manif. Un trio de compères l’embarque dans une fête très alcoolisée et ce dernier a comme un trou noir rentrant chez lui. Il va découvrir au fur à mesure, qu’il a fait un chèque de 500000 euros pour financer l’association PDR (plaigneurs de riches). Pour ne pas décevoir ses nouveaux acolytes et pour garder la tête haute à la banque, il s’invente un frère jumeau et implique Janine, la servante dans ce jeu de rôles. Par ailleurs, la mère de Daniel apprend à Janine qu’elle a caché à Daniel l’existence d’un frère jumeau, en prison pour un vol qu’il n’aurait pas commis. C’était son frère Daniel qui avait commis ce vol mais son frère Gérard avait été accusé suite à sa ressemblance.
Les personnages : (3 hommes et 5 femmes, Daniel et Gérard étant le même acteur)
Daniel : Patron fortuné, pdg de la banque SG (Société Géniale)
Gérard : Frère jumeau de Daniel
Liliane : Epouse de Daniel
Olivier : Meneur du trio, facteur à la retraite
Charles : Ancien agent de la sureté (accent marseillais)
Ségolène : Syndicaliste en pré retraite
Hortense : Mère de Daniel
Carla : Maîtresse de Daniel (une seule apparition)
Janine : Bonne à tout faire
Le décor :
Salon très bourgeois, avec côté jardin, un banc donnant sur la piscine et le jardin.
Nombre de répliques
|
Daniel Gérard |
Janine |
Olivier |
Charles |
Ségolène |
Liliane |
Carla |
Hortens |
1er acte |
134 |
109 |
25 |
14 |
15 |
59 |
0 |
0 |
2ème acte |
111 |
81 |
35 |
25 |
28 |
47 |
13 |
54 |
Total |
245 |
190 |
60 |
39 |
43 |
106 |
13 |
54 |
Notes del’auteur :
Dans cette comédie, il est fait allusion à des personnalités politiques. Chaque troupe sera libre d’adapter le texte à l’actualité politique du moment.
EXTRAIT :
ACTE 1
SCENE 1
(Liliane, Daniel)
(Quand le rideau s’ouvre, Liliane écoute de la musique classique, des valses de Strauss, tout en se maquillant et se regardant dans un miroir de façon très narcissique. Elle se met à danser, simulant une soirée très mondaine. Janine, la servante, traverse la pièce, la regardant de façon très ironique, hausse les épaules et ressort. Après quelques instants, Daniel entre, jette son attaché case et s’assoit. Il regarde son épouse un instant puis arrête la musique. Liliane se retourne et aperçoit Daniel)
Liliane : Mais, Daniel, vous êtes déjà là ?
Daniel : (exténué mais énervé) Non non, je ne suis pas là, celui que vous voyez chère amie, ce n’est pas votre mari, c’est le fantôme personnifié de Crésus dépité !
Liliane : Mais voyons, qu’est-ce que vous me racontez là mon ami, vous n’êtes pas bien. Est-ce vous qui avez arrêté la musique ?
Daniel : (regardant autour de lui) Chère amie, vous voyez quelqu’un d’autre dans cette maison …… Eh bien, oui c’est moi, et ça me gonfle de voir ma femme se dandiner pendant que moi je trime à mon boulot de merde !
Liliane : (choquée) Oh Daniel ! Vous êtes vulgaire !
Daniel : (irrité) C’est ça, je suis vulgaire et puis arrête de me vouvoyer, c’est irritant, on avait convenu qu’en privé on se tutoyait !
Liliane : C’est vrai, mais j’ai du mal à m’y faire, je suis issue d’une famille très ….
Daniel : Et puis arrête de nous casser les oreilles avec ton classique, laisse-toi aller avec ta star’ac. C’est promis, je ne le répèterai à personne que Julien Doré est ta star préférée !
Liliane : (fière) Vous parlez …..pardon ….tu parles, même notre président a assisté à un de ses concerts, alors ça ne me gêne pas !
Daniel : Evidemment, si notre président aime, c’est que ça doit être bien ! Autre chose, tu peux me dire ou tu as rangé les fringues que nous avons héritées de ton très cher oncle ?
Liliane : Qu’est-ce que tu veux faire des vêtements de l’oncle Albert. Tu es invité à un bal costumé ?
Daniel : Non, je veux retourner au bureau dans une autre tenue, si possible une tenue banale.
Liliane : (éclatant de rire) Ah ça, pour être banales, les tenues d’Albert étaient d’un banal de chez banales, c’est comme ça qu’ils disent chez les pauvres. Ne me dis pas que tu veux aller au bureau habillé avec les …
Daniel : Si !
Liliane : Je ne comprends pas !
Daniel : Tu ne comprends pas quoi ?
Liliane : Que tu veuilles aller travailler en tenue de SDF, toi le PDG de la banque la plus populaire de France, tu es malade ?
Daniel : (craquant) Je ne peux plus, je ne peux plus, je n’en peux plus ….
Liliane : Voyons Daniel, tu ne peux plus quoi ?
Daniel : (se levant violemment) Je ne supporte plus les gens de la rue !
Liliane : Quels gens de la rue ?
Daniel : Ceux qui me montrent du doigt !
Liliane : (essayant de consoler Daniel) Te montrer du doigt, mais enfin pourquoi on te montrerait du doigt ?
Daniel : Pourquoi on me montre du doigt ?
Liliane : Eh bien oui, pourquoi ?
Daniel : Parce que je suis riche, voila pourquoi on me montre du doigt, parce que je suis riche !
Liliane : C’est une hérésie, ça n’a pas de sens !
Daniel : Tu sais ce qu’on dit derrière mon dos sur le trottoir ? Tu le sais ça ? « D’après que c’est un directeur de banque, d’après qu’il est très riche ! » Voila ce qu’ils disent derrière mon dos !
Liliane : Et alors c’est normal que les gens de la rue disent ça, il est où le problème ?
Daniel : Il est où le problème ? Tu sais ce qu’on lui répond : « Il est riche …..ah le pauvre, ça doit pas être facile à vivre ! »
Liliane : (choquée) Mon dieu, ils disent ça ?
Daniel : Eh bien oui, ils disent ça, il y a quelques mois on nous enviait nous, les riches et bien maintenant on nous plaint ! Va comprendre çà !
Liliane : Mon dieu quelle époque !
Daniel : D’après qu’il y a même une association qui vient de se créer, le PDR, qu’elle s’appelle !
Liliane : le PDR ?
Daniel : Les plaigneurs de riches, tu te rends compte !
Liliane : On devrait la faire interdire cette association, c’est inhumain, je vais appeler Roselyne, elle va nous arranger ça !
Daniel : Laisse tomber, je la connais, elle va encore se planter, elle va encore nous trouver une solution à la con ……(le portable de Daniel sonne)
Liliane : Les plaigneurs de riches, franchement, y’en a ….
Daniel : Allo ! (silence) Non ça va, un peu de fatigue c’est tout, qu’est-ce que tu veux ? (silence) Oui, ce matin j’ai fait comme d’habitude, je suis parti à pied pour aller au bureau, et à un moment j’ai eu ….un petit malaise ! (silence) non je te dis, un peu de fatigue c’est tout, au fait, tu as les résultats d’hier ? (silence) Non ! 1 million dans la journée d’hier ! (silence) Mais c’est de la folie ! (silence) Si si, je suis content, c’est qui le trader qui nous a fait ce super coup ? (silence) Jérôme ! Ah je le sens bien ce p’tit gars, je sens que celui-là, il n’a pas fini de nous surprendre. Ok bon je te laisse ! (silence) Si si, c’est une super-nouvelle ! (il raccroche)
Liliane : Qu’est-ce qui se passe ?
Daniel : Rien, on a un trader qui nous a fait gagner un million d’euros rien que dans la journée d’hier, c’est tout !
Liliane : C’est tout ? Qu’est-ce que tu veux de plus ? (se rendant compte de la culpabilisation de Daniel) Non mais ce n’est pas vrai, tu ne vas tout-de-même pas te culpabiliser parce que ta banque gagne beaucoup d’argent, c’est idiot ! Tu ne vas quand-même pas prendre au sérieux l’association débile des PD…
Daniel : PDR, plaigneurs de riches ! (il se lève) Bon dis-moi ou sont les fringues d’Albert !
Liliane : Daniel je t’interdis ….
Daniel : Et bien moi je t’interdis de m’interdire, dis-moi où elles sont !
Liliane : Janine ! (criant) Janine !
SCENE 2
(Liliane, Daniel, Janine)
Janine : (accourant) Oui madame ! Il y a le feu dans la maison ?
Liliane : C’est presque cela. Nous avons toujours les vêtements de mon oncle Albert ?
Janine : Bien sûr madame, j’ai voulu les donner à Emmaüs mais ils n’en ont pas voulus parce que qu’ils étaient trop mités !
Liliane : C’est bien ça, on leur donne des vêtements et en plus ils font les difficiles, pourquoi pas leur donner de l’argent avec pendant qu’ils y sont !
Daniel : Mités, parfait, ça fera très bien l’affaire !
Janine : Je sais pas ce que monsieur veut en faire, mais ce serait peut-être mieux de les laver avant, je vous explique pas l’odeur.
Daniel : Et en plus elles puent, c’est parfait, apportez-moi ça tout de suite !
Janine : Bien monsieur, le sac est encore dans la buanderie, je vais le chercher ! (elle sort, jetant un air soucieux à Liliane)
Liliane : Tu es sûr que tu vas bien, et au bureau, tu penses travailler avec cette puanteur ?
Daniel : Je prendrai une douche sur place et j’aurai toujours mon costard de rechange ! (Janine revient avec le sac, se pinçant le nez)
Liliane : Quelle horreur ! S’il te plaît, va te changer ailleurs ! (Daniel prend le sac et sort)
Janine : (surprise, se pinçant toujours le nez) Excusez-moi madame, mais monsieur ne va quand-même pas enfiler ces fringues ?
Liliane : Eh bien si ! Monsieur veut se mettre dans la peau d’un prolétaire pour pouvoir traverser la rue sans être montré du doigt.
Janine : Vous croyez que sapé de cette façon, il ne va pas être montré du doigt !
Liliane : Si peut-être, mais du coup on ne va pas le plaindre, mais arrêtez de vous pincer le nez le sac est parti §
Janine : (dubitative) Je ne suis pas sûre de bien vous comprendre !
Liliane : Asseyez-vous, je vous prie ! (Janine s’assoit) Dîtes-moi franchement Janine, dîtes-moi franchement, est-ce que vous nous plaignez mon mari et moi ?
Janine : (éclatant de rire) Madame, vous avez de ces questions ! Pourquoi voulez-vous que je vous plaigne ?
Liliane : Vous avez raison, vous me rassurez, c’est idiot ! Maintenant, dîtes-moi ! Est-ce que vous nous enviez ?
Janine : Mais enfin, Madame, je ne comprends pas, pourquoi voulez-vous que je vous envie ?
Liliane : (vexée) Mais bon sang, vous devriez nous envier, ce n’est pas normal de ne pas nous envier ! Nous sommes riches alors vous devez nous envier, car nous nous achetons des choses que vous n’avez pas les moyens de vous acheter. Allez ! Faîtes-moi plaisir, dîtes-moi que vous nous enviez !
Janine : Alors là, je pige que dalle à ce que vous me dîtes, si je vous dis que …(Daniel entre) Oh la vache, la dégaine ! (Janine se repince le nez)
Liliane : Mon dieu, Daniel, surtout n’approche pas ! C’est insupportable, Janine allez me chercher une bombe de déodorant ! (elle y court) Tu sais Daniel, je connais un très bon psy, si tu veux, je peux prendre rendez-vous tout-de-suite! (pas de réponse. Janine revient et asperge l’appartement. Daniel prend sa mallette et s’apprête à sortir)
Janine : (à Liliane) Il ….il va au bureau comme ça ?
Liliane : Eh oui, allez comprendre !
Janine : (à Daniel) Je voudrais pas dire, mais votre attaché-case, vous ne trouvez pas que ça fait un peu tâche avec votre …. costume !
Daniel : (réfléchissant) Euh, vous avez sans doute raison. (Ouvrant la mallette) En fait, le carnet de chèques et le portable, pour aujourd’hui ça suffira ! Vous n’avez pas eu de nouvelles de ma mère ?
Janine : Euh non, pour quoi donc ?
Liliane : Elle doit venir ces jours ci ! Cela fait un certain temps déjà qu’elle n’est pas venue nous …..
Janine : Une semaine, pas plus d’une semaine madame !
Liliane : Ah, si peu ? (son portable sonne)
Daniel : Allo ! Oui, j’arrive, je partais juste de la maison ! (silence) Quoi, tu ne connais pas les cours de ce matin ? (silence) problème d’informatique, arrête je connais, je veux absolument les cours de ce matin, appelle les informaticiens, j’arrive de suite ! Bon sang, je suis vraiment entouré d’incapables, même pas capable de me donner les cours de ce matin. (aux femmes) A plus tard ! (il sort)
Janine : Vous y connaissez quelque chose, madame Liliane dans les cours de la bourse !
Liliane : Du tout, cela ne m’intéresse pas, du moment que ça me rapporte beaucoup d’argent, le reste ne m’intéresse pas.
Janine : Vous savez, madame Liliane, moi aussi je suis plutôt bête en cours !
Janine : J’voudrais pas dire Madame, mais à votre place, je m’inquièterais pour Monsieur ! Vous n’avez pas peur qu’il se fasse embarquer par les keufs, pardon je voulais dire les flics !
Liliane : Voyons Janine, vous pensez peut-être que mon mari n’a pas les moyens de gérer toutes les situations ! Vous voyez ce que je veux dire ! Lui, s’il va en prison, il en ressort aussitôt mais vous, vous allez en prison vous y restez. C’est clair !
Janine : Vous voulez dire que l’argent achète tout ?
Liliane : Exactement, ma chère !
Janine : Je pense que Madame a tort !
Liliane : Ah bon, et pourquoi donc ?
Janine : Il y a une chose que l’argent ne peut pas acheter, c‘est l’intelligence ! (elle sort)
Liliane : Je ne comprends pas, qu’est-ce qu’elle a voulu dire par là ?
TABLEAU
SCENE 3
(Liliane, Janine, Daniel)
(Nous sommes le soir, Liliane s’inquiète du retard de Daniel. Elle téléphone à plusieurs relations mais n’obtient pas de résultats).
Liliane : Allo, M. Boutonneau ! Je ne comprends pas, Daniel n’est toujours pas rentré, ce n’est pas son habitude ! (silence) Ah bon, je m’inquiète pour rien, mais enfin Monsieur, mon Daniel ce n’est pas rien, c’est tout de même le patron de la plus grande banque de France ! (elle raccroche et fait un autre numéro) Julie ? (silence) C’est Liliane, tu n’as pas vu Daniel, je sais que quelquefois, vous travaillez chez toi le soir assez tard ? (silence) Avant-hier, c’était quoi le dossier, jusqu’à 6 h du matin, vous allez vous tuer au travail ma pauvre Julie (silence) Ah, tant pis, merci ! (elle raccroche) Bon, tous ces appels m’ont fatigué, je vais aller dormir. Janine !
Janine : (voix off) Oui Madame !
Liliane : Je vais aller me coucher, mais avant je vais prendre un bain, je vous rappelle que l’eau doit être à 22 degrés et non 21 comme la dernière fois. Si vous récidivez, je me permettrai de faire une soustraction sur votre salaire.
Janine : (apparaissant) Une soustraction, vous rigolez, ça fait 2 mois que je n’ai pas été payée !
Liliane : C’est un problème informatique, nous allons arranger ça le mois prochain ! (elle sort)
Janine : (entrant, excitée) Le mois prochain, et en plus on est aujourd’hui le 2, elle se fout de ma gueule. Bon moi aussi je vais dormir, mais demain je sens qu’il va y avoir de la révolution dans l’air. (elle éteint et sort. Au bout d’un court instant, les aiguilles de la pendule tournent et s’arrêtent jusqu’à 3 heures du matin. On entend Daniel chanter de l’extérieur la chanson de la révolution)
Daniel : (de l’extérieur, avec un chanté très éméché) Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates à la lanterne, Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra ! Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates à la lanterne. Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra. Si on n’ les pend pas on les rompra, si on n’ les rompt pas, on les brûlera. (Il essaye de mettre la clef dans la serrure) C’est pas vrai …. hic, Ah les cons, ils m’ont volé le trou de la serrure ! Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, et merde, ça va pas il est où ce putain de trou de serrure ? Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, nous n’avions plus ni nobles, ni prêtres, (il réussit et ouvre) Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, (titubant, levant les bras) l’égalité partout ré….gne…ra. (à ce moment, l’horloge sonne les 3 heures. Daniel se tourne vers elle). Ouais, bon ça va comme ça, espèce de sale horloge, j’suis pas sourd, je le sais qu’il est une heure du matin, c’est peut-être pas la peine de le répéter 3 fois ! (essayant de se reprendre) Bon, je suis chez moi, et je dois retrouver la chambre, alors ….hic ! J’ai juste à suivre le parfum de ma Lili et là, ça devrait aller ! (il renifle et sent plutôt ses vêtements) Ah, j’oubliais que mon parfum à moi domine largement celui de ma Lili ! (Il prend des précautions pour ne pas rater la marche mais fait tomber un vase qui se brise) Oh la vache, le cadeau de Belle Maman, ouh là là, va pas être contente Belle Maman ! (il s’assoit sur la marche. Liliane, réveillée par le bruit, arrive)
Liliane : Mais enfin, qu’est-ce qui…(apercevant Daniel) Daniel, mon dieu ….mais qu’est-ce que …mon dieu, qu’est-ce qui t’arrive ?
Daniel : (essayant de se relever) Lili, oh ma Lili, ce soir je pense que nous allons faire de très grandes choses ensemble ! (il se lève difficilement) Lili, ce soir je peux le dire car je crois bien que moi avoir jamais dit à toi, alors ce soir moi te dire : ma Lili, JE TE AIME ! (content de lui, au public) Voila, ça y est je l’ai dit ! Même Dom Juan, il aurait pas fait mieux ! (il se rassoit)
Liliane : Janine ! (criant) Janine ! (Janine accourt finissant de s’habiller)
Janine : J’arrive, j’arrive, voyons madame, qu’est ce qui se passe, c’est la fin du monde, (apercevant Daniel) Ouh là, la murge !
Liliane : Janine, pouvez-vous me dire ce qui arrive à mon mari, il me tient des propos incohérents et marche bizarrement, croyez-vous qu’il me faut appeler un médecin ?
Janine : Oh la murge ! (Daniel se lève et s’affale dans le canapé) Vous disiez ?
Liliane : Je demandais s’il fallait appeler un médecin !
Janine : Un médecin, vous rigolez, vous savez ce qu’il a votre mari ?
Liliane : Je vous le demande !
Janine : Et bien votre mari est simplement bourré, saoûl, torché, cuité, under the table !
Liliane : (outrée) Mon dieu, vous voulez dire que mon mari est ivre ?
Janine : Exactement madame, hier soir, votre mari n’a pas du sucer que de la glace, si vous voyez ce que je veux dire !
Liliane : Je ne comprends pas, mon mari ne boit jamais d’alcool !
Janine : Ecoutez madame, y’a un début à tout. Le problème c’est que la première fois, on ne sait jamais ce que ça peut donner et on ne peut pas trop prévoir les réactions.
Liliane : Que voulez-vous dire ?
Janine : Ben certains sont violents et d’autres sont plutôt, plutôt ….
Liliane : Plutôt quoi ?
Janine : Plutôt … entreprenants, enfin vous voyez ce que je veux dire ..(Daniel se relève difficilement)
Daniel : Lili, oh ma Lili, je veux te prendre …
Janine : Ouh là, c’est chaud !
Lilane : Voyons Daniel, que dis-tu là ! (à Janine) Qu’est- ce qu’il raconte ?
Janine : (essayant de calmer le jeu) Je sais pas moi, il veut sans doute … vous prendre … dans ses bras, il veut vous prendre ses bras, c’est sûrement ça !
Daniel : Non non non non, Lili, oh ma Lili, je veux te prendre…. Ici….sur le canapé !
Liliane : (scandalisée) Oh !
Janine : Ah ben ça y est, vous avez compris, je vous donne pas plus de détails, c’est sûr, lui il va pas être violent il va être plutôt être ...
Liliane : Entreprenant, vous parlez …Enfin Daniel, remets-toi, tu n’as pas honte de tenir ces propos devant Janine ?
Daniel : Janine, et pourquoi pas, excellente idée ma Lili, le canapé est bien assez grand pour trois, allez ma ptite Jaja ! (Janine pouffe de rire)
Liliane : (choquée) Oh, je préfère partir, Daniel tu resteras cuver dans le canapé. Inutile de vouloir me rejoindre, je ferme la chambre à clé. Mon dieu, quelle honte, heureusement que les médias ne vont pas être au courant ! (elle sort)
Daniel : Lili, ma Lili !
Janine : Eh ben, mon pauvre monsieur, Lili voulait peut-être aller danser, mais ce soir ce sera sans vous ! De toute façon, sans être pessimiste, c’est pas ce soir que vous auriez eu la médaille d’or des jeux olympiques de la virilité. Sur ce plan là, ce serait plutôt le repos du guerrier, si vous voyez ce que je veux dire ! Bon, je vais enlever cette veste et puis ce pantalon, parce que qu’on va finir par succomber.
Daniel : (entraînant Janine) C’est sûr ma Jaja, tu vas succomber à mon cha…
Janine : (le repoussant) Oh là, bas les pattes Dom Juan !
Daniel : (un brin coquin) Quoi, ma Jaja, tu veux me déshabiller ?
Janine : C’est pas la peine de commencer à frétiller, si je vous déshabille, c’est pour l’odeur mais uniquement pour me débarrasser de l’odeur. Allez ! (elle enlève sa veste) C’est vraiment irrespirable ! (elle va chercher une pince à linge qu’elle se met au nez) Bon maintenant, le pantalon ! (il se laisse faire) Vous avez un caleçon au moins ?
Daniel : (éclatant de rire) J’sais pas, ptête ben qu’oui p’tête ben qu’non !
Janine : Bon sang, c’qu’il ne faut pas faire ! (elle défait sa ceinture et enlève le pantalon, laissant apparaître un caleçon à petits pois ridicule. Elle éclate de rire) Et ben, je donnerais cher pour que les employés de votre banque vous voient en ce moment. (Elle sort son portable de la poche et le prend en photo, regarde la photo). Super, vous êtes super photo hygiénique ! (en aparté) Cette photo pourrait peut-être m’être utile à l’occasion, un média pourrait payer pour ce scoop ! (à Daniel) Un bon coup de karcher vous aurait pas fait de mal mais la prolétaire que je suis aurait bien du mal à porter le capitalo dans ses bras alors pour cette nuit, ça ira !
Daniel : ça ira ça ira ça ira ! Les aristocrates …
Janine : C’est bon, ça va, on va pas non plus faire la révolution pour ça. Je vais vous chercher une couverture !
Daniel : Merci ma Jaja, tu es un amour !
Janine : Bon sang, que ça peut être con un homme quand ça a bu ! (elle sort)
Daniel : Et j’ai crié, crié ..é Janine pour qu’elle revienne et j’ai pleuré, pleuré..é Janine pour ..(elle revient aussitôt avec une couverture et une bassine) Tenez, la couverture, allongez-vous ! (elle arrange la couverture) et voila une bassine au cas où !
Daniel : Au cas où quoi ?
Janine : (en aparté) Bon sang, il commence à me bassiner ! C’est au cas où vous dégobillez !
Daniel : Des gros billets, vous voulez des gros billets ?
Janine : (sortant) Bon sang, même bourré, Onc Picsou garde quand-même un minimum de lucidité ! Allez, bonne cuvée et merci de ne pas ronfler, je couche à côté ! (Elle éteint la lumière, seule une veilleuse reste allumée)
Daniel : Merci Jaja, bonne nuit ma Jaja (hoquet) ! (Janine sort, haussant les épaules. Un temps passe, Daniel commence à délirer) C’est la lutte finale, groupons-nous et demain,l’internationale sera le genre humain. C’est la lutte finale, l’internationa.a.a.ale la la la !
Janine : (de la chambre) On voudrait bien dormir !
Daniel : (insistant) L’internationa.a.a.ale la la la etc.
Janine : (de la chambre) Moi aussi je connais une chanson : Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux plus ça devient bête !
Daniel : (De plus en plus fort) L’internationa.a.a.ale etc.
Janine : (de plus en plus fort) Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête, (ouvrant la porte et chantant de plus en plus fort) les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux plus ça devient …..
Daniel : (se cachant sous la couverture) Con …. (Elle sort. Réaparaissant) Bon Esang, quelle brelle celle-là !
TABLEAU