Durée : (environ) 1h45
Prochainement !
Cette pièce à été jouée pour la première fois en décembre 2002 à BECHEREL (à côté de Rennes) a été présentée à GESTE (49) les 8, 9, 15, 16, 21 et 22 mars 2003, à St MICHEL CHEF CHEF les 1, 2, 8, 9, 14, 15, 21 et 22 mars, et plus tard, dans l'Orne à la SAUVAGERE, en février 2004, et à la Chaussaire, le 10 Décembre 2005 et par bien d'autres troupes Quelques troupes m'ont gentiment envoyé des photos (cliquez sur la photo !)
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L'histoire:
Victor est le plus chanceux des hommes, il vient de gagner la super cagnotte de la st Valentin la coquette somme de 10 millions (d'euros bien sûr !!)
Il voulait en garder le secret, mais c'était mal connaître la belle-mère qui n'a pas pu s'empêcher d'aller le pavoiser.
Et de là, Victor et sa famille vont être confrontés à plusieurs visites intéressées.
Les personnages :
Victor - 40-50 ans
Mimi - Sa femme 40-50 ans
Ophélie - Leur fille 15 -20 ans
Marie -Thérèse - mère de Mimi
Marcel - curé (frère de Victor) 40-50ans
Suzy - maîtresse de Victor (25 - 30 ans)
Schwanz - preneur d'otages (25 - 30 ans)
Le flic - faux gendarme (20 - 40 ans)
figurants - 2 gendarmes
Le décor
Salon classique : Une porte au fond donnant sur un hall d'entrée. A droite une porte donnant sur la cuisine et à gauche, une porte donnant sur la salle de bain. Un canapé et quelques meubles pourront suffire
SCENE 1
(Victor, Mimi, Ophélie)
(Victor a perdu le billet. Il le cherche partout. Quand le rideau s'ouvre, on le voit, nerveux à la limite de la violence. Il fouille dans les commodes. Le salon ressemble à un vrai champ de bataille.)
Victor - Mais c'est pas vrai ça ! Où est-ce que j'ai bien pu le fourrer ce putain d'ticket, y'a qu'à moi qu'ça peut arriver une énormité pareille .... paumer un billet gagnant de soixante quinze millions huit cent soixante quinze mille sept cent et des broutilles Mais c'est pas vrai, c'est pas vrai et merde merde et merde ! ( Il va même jusqu'à regarder sous le tapis quand soudain, il ouvre une armoire trop pleine et tout dégringole ; Mimi et Ophélie entrent et aperçoivent Victor à quatre pattes, il se penche pour ramasser.
Mimi - Et bien alors , mon chéri ! (En ouvrant, la porte frappe le postérieur de Victor qui s'affale) Mais qu'est-ce que c'est que ce chantier et qu'est-ce que tu fiches par terre ?
Victor - Ahh ..... vous voilà déjà, vous en avez mis d’un temps (il se relève, surpris de la tenue de sa femme et de sa fille) Qu'est-ce que c'est que cet accoutrement ?
Ophélie - Comment ça cet accoutrement ?
Victor - Vous n’allez pas me dire que vous avez mis trois heures pour acheter des vêtements aussi ridicules, c'est pas possible, vous avez du racler les fonds de tiroirs !
Mimi - T'as franchement des goûts de chiottes, je te signale que tu as chez toi la réplique des tenues de Sharon Stone et de Vanessa Paradis lors de la soirée des Oscars de 95.
Victor - C'est qui ces deux là ?
Ophélie - Ouais ! C’est vrai que toi et la turecul.
Victor – Pourquoi tu dis que je recule ?
Ophélie - J’ai pas dit tu recules, j’ai dit turecul…culture quoi !
Victor – Arrête de parler comme ça, ça m’énerve…. mais dîtes moi, sans rire, ôtez-moi d'un doute, vous ne les avez tout de même pas achetées.
Mimi - Pendant qu't'y es, tu crois peut-être aussi qu'on les a volées ?
Victor - (Perplexe) Entre nous ça peut valoir combien ce genre de babioles à la gomme ?
Mimi - Comment ça des babioles à la gomme (à Ophélie ) On lui dit ?
Ophélie - (Ironique) J'sais pas, ça va p'tête lui faire un choc ?
Victor - Bon, vous arrêtez de me faire marcher .... mille ..... deux mille .....
Mimi - Oh là là ! Bien plus !
Victor - (Etonné) Ah .... trois mille ..... quatre mille !
Ophélie - T'y es pas du tout, tu peux en rajouter pas mal.
Victor - (Inquiet) Bon alors j'y vais un grand coup. Avec sept mille, je brûle ?
Ophélie – (ironique) Oh là non, avec sept mille, t'es encore à peine sorti de la congélation !
Victor - (Douteux) J'ai l'impression que c'que vous allez m'annoncer ne va pas me faire très plaisir !
Mimi - (à Ophélie) On lui dit ?
Ophélie - (Décidée) On lui dit !
Mimi – Trois mille huit cent dix sept euros
Victor - Arrêtez avec vos euros, vous savez bien qu’on est pas copains !
Mimi – Ah, qu’est-ce que tu peux être conventionnel…ben…ça fait vingt cinq mille francs ! (Victor s'assoit lourdement)
Victor - (Abasourdi).... vingt cinq mille francs !
Mimi - Eh oui mon chéri , pour une fois qu'on pouvait , on a mis le paquet..
Victor - (coléreux) Le paquet ..le paquet..mais c'est pas vrai , vous êtes tombées sur la tête ou quoi ... qu'est-ce qui vous a pris..
Mimi - Mais mon chéri tu n’vas tout de même pas nous faire un caca nerveux pour vingt cinq mille petits francs alors qu'on vient d’en gagner soixante dix millions au loto.
Victor – Soixante dix millions.. peut-être mais à partager avec Mado, Jean et Jean-Paul.
Mimi - D'accord mais ça fait quand même dix sept millions cinq cent mille chacun, alors excuse-moi mais….. vingt cinq mille, qu'est-ce que c'est ?
Victor - Mais on ne les a pas encore, n'oublie pas que nous sommes dimanche et que je ne peux pas toucher les gains avant mardi !
Mimi - Mais mon chéri ne t'inquiètes pas, j'y avais pensé et figure-toi que le vendeur a bien voulu attendre jeudi pour retirer le chèque.
Victor - (Résigné) Ah ! tu me rassures !
Ophélie - Au fait tu nous as toujours pas dit c'que tu cherchais ?
Victor - C'que je cherchais ? Et bien figures-toi que je cherchais mon ..... (il se reprend) Eh bien voilà, hier je cherchais quelque chose et comme je ne l'ai pas trouvé, j'avais noté sur un papier qu'il fallait que je cherche ce quelque chose, (improvisant) et bien figurez-vous qu'aujourd'hui je cherche ce bout de papier et .... (Le téléphone sonne, ce qui arrange bien Victor) Je vais répondre ! Allô ! (Silence) Jean-Louis ! (il s'assoit) Quelle nouveauté ! Qu'est-ce que tu deviens ? (Silence) Ah oui ! Non bah nous ..... (Il regarde Mimi et Ophélie avec un clin d’œil) Rien d'neuf ! Ça suit son cours (Silence) ah non, Elliot est parti en vacances chez sa tante, tu sais qu'il a pris ses deux ans hier ? (Silence). C'est pas grave, euh ... autrement Ophélie, figures-toi qu’elle est devenue chanteuse dans un groupe (Silence) Si si ! Même que son groupe s'appelle les incorruptibles (Silence) Oui oui ça fait déjà deux ans, le groupe s'est formé juste après qu'Elliot naisse. (Silence) Ah part ça non j't'assure, rien de neuf (Silence) Bon salut, bonjour à Monique (Il raccroche).
Victor -Vous avez l'bonjour de Jean-Louis ... En tous les cas j'sais pas c'qu'il avait à me répéter "Alors quoi d' neuf, comment vont les affaires ? C'est marrant, c'est comme s'il se doutait de quelque chose. (il s'adresse, méfiant à Ophélie) C'était bien convenu qu'on en parle à personne !
Ophélie - Alors moi, tusmo et chebou sucou, Papa tu peux avoir confiance en ta fille chérie (Victor se tourne vers Mimi)
Victor - Et toi ?
Mimi - Moi ? Non non (En aparté) Enfin, c'est à dire que .... j'en ai juste parlé à..
Victor - (En colère) C'est pas vrai, tu peux vraiment pas ... (Sévère) A qui t'en as parlé ?
Mimi – Calme-toi chéri, je sais que tu n’vas pas être content mais ne t'inquiètes pas, elle m'a promis qu'elle ne le répéterait pas.
Victor - (Sévèrement) A qui ?
Mimi - A qui elle ne le répéterait pas ?
Victor - Mais non, a qui t'en as parlé
Mimi - Ah .... à une femme .
Victor - Plus précisément ?
Mimi - Maman !
Victor - (Toujours en colère) Ta mère, toujours ta mère.. je m'en doutais ! A l'heure qu'il est, la France entière doit être au courant.
Mimi – Mais mon chéri, arrête de t'énerver puisque je te dis qu’elle m’a promis
Victor - Alors là, je t'arrête, tu te rappelles la fois que la minette s'était échappée et que j'étais sorti en slip sur le palier pour la récupérer. La porte s'était refermée, ..... évidemment, je ne pouvais pas avoir la clef dans ma poche puisque j'étais en slip. Et ce soit là, comme par hasard, ta mère est arrivée juste à ce moment là. Elle m’avait pourtant promis de ne rien dire. Tu te rappelles du cadeau de mes collègues le lendemain, tu te rappelles ? ...... un pantalon ! Alors permets-moi de douter de la discrétion de ta mère !
Ophélie - Et pis alors, même si les gens le savent, qu’est-ce que tu veux que ça fasse ?
Victor - Figures-toi que j'ai pas envie qu'on se récupère les médias et tous les paparazzis etc. etc.
Mimi - Au fait tu as des nouvelles pour notre soirée resto ?
Victor - Mado doit téléphoner pour le menu ! (Mimi fait un clin d’œil à Ophélie et sort de son sac, une enveloppe qu’elle balance avec un air coquin) Qu'est-ce que c'est que ça encore?
Ophélie - Comme on se doutait que t'allais pas être content par rapport à nos fringues on a pensé à te faire un petit deauca ….enfin…un petit cadeau ! (elle donne l'enveloppe à Victor)
Victor - J'ai peur ! J'sais pas pourquoi mais j'ai peur .... je crains le pire (Il ouvre l'enveloppe lentement et en sort deux billets d’avion, il se cache les yeux) J’ose pas regarder la destination, tiens ! Je te laisse le soin de me l’annoncer !
Mimi – Un voyage autour du monde d'une durée de trois semaines. Tu t'imagines ... une nouvelle lune de miel ! Las Vegas avec son casino , San-Francisco avec sa tour, Venise avec ses gondoles, HongKong, Tahiti, tu t'imagines, Pise avec son pont .......
Victor - (Perturbé) Merveilleux ! Je te rappelle que San Francisco à un pont, et Pise a une tour.
Mimi - Oui, enfin peu importe, tu pourrais au moins nous dire merci ! (Victor embrasse sa femme et sa fille, sans grande conviction, il se rassoit)
Victor -Vous êtes des amours ! Je sais que ça ne se demande pas mais ça peut faire dans les combien ?
Mimi - Neuf mille quatre cents soixante cinq euros ….. enfin si tu préfères…soixante deux mille francs ! (Victor se rassoit et s'essuie le front)
Victor - ............
Mimi – Voyons chéri, je sais que tu détestes l’avion, mais c’est pas une raison pour t’en rendre malade !
Ophélie - Tu verras ça va être super, tout est compris, hôtel et restaurant, excursions etc ...... En plus à l'agence il ont vraiment été sympas, ils nous ont donné un cadeau (elle montre un sac) tiens, regarde !
Victor - (il prend le sac avec dédain) Bon sang, quelle générosité ! Je suppose que tu as demandé à l'agence de retirer le chèque jeudi !
Mimi - Ah non, là j'ai pas pu, ils m'ont demandé un acompte qui sera retiré demain et le reste on le versera lors de la confirmation pour les billets. Ca va nous faire un découvert sur deux jours seulement !
Victor – Tu m’as bien dit soixante deux mille francs, et l’acompte…combien l'acompte ?
Mimi – Soixante mille !
Victor - (Surpris) Soixante mille ! Eh ben, on peut pas dire qu'ils se mouillent beaucoup à l'agence. Bon ! Si vous n'avez plus d'autres bonnes nouvelles à m'annoncer.
Ophélie - Si, mais
là, c’est de la rigolade. On s’est acheté chacun un portable, tiens, voilà le tien ! Tu verras,
c’est super !
Victor – Admettons ! (il met son portable dans sa poche, Il regarde le désordre du salon) j'vais peut-être remettre un peu d'ordre dans ce salon !
Ophélie - T'as toujours pas dit c'que tu cherchais !
Victor - (Embarrassé) Eh ben en fait je cherchais .... (le téléphone sonne) Tiens va donc répondre, c’est peut-être Mado ou Jean qui appellent pour le resto ! Tu ne vas tout de même pas rester dans cette tenue toute la journée !
Mimi - Et pourquoi pas, il va bien falloir que tu t'y fasses.
Mimi - Allo ! (silence) Jean-Paul ! Eh bien dis-donc, tu as mis le temps pour te manifester, on arrivait pas à te joindre. Alors, mon ptit Jean-Paul, je suppose que tu téléphones pour la bonne nouvelle ! (silence) Tu n’y crois pas encore, c’est normal ! Tu sais, Jean-Paul, j’avoue que samedi soir, quand on a vu les résultats, et bien je suis tombé dans les pommes, on a pas eu besoin de regarder le ticket, les numéros, je les connais par cœur, le 2 c’est mon jour de naissance, le 9 c’est mon mois de naissance, le 22 c’est le jour de mon mariage…
Victor - Et du mien !
Mimi - (perturbée) ….. le 31 c’est le jour de naissance de…(silence) mais non Jean-Paul, pas de Victor, de la minette, le 44 parce que j’ai quarante-quatre ans et le 49 parce que c’est notre département, alors tu penses quand j’ai vu 2, 9, 22, 31, 44 et 49, alors là, mon p’tit Jean-Paul, je me suis affalée sur le canapé, ça fait un choc de devenir riche comme ça d’un seul coup et…(silence) Ah ! Tu veux parler à Victor, j’te l’passe ! Grosses bises, mon ptit Jean-Paul ! Tiens Victor, c’est Jean-Paul !
Victor - Ah, merci j’avais pas deviné ! (il prend le combiné) Allo ! (silence) Jean-Paul, quelle surprise ! (silence) Ouais, c’est super ! Tu étais où, j’arrivais pas à te joindre (silence) en Corse ! (en aparté) ça se corse ! (silence) tu y es pour combien de temps ? (silence) Ah ! c’était prévu deux semaines et tu veux y rester quatre mois, tu crois pas que ça va être un peu long (silence) Ouais, c’est vrai que maintenant tu as les moyens mais je sais pas si le boss y va être content ! (silence) Quoi ! Tu veux démissionner, t’es fou, faut p’tête pas trop s’affoler sur les décisions ! (silence) La lettre est déjà partie (Victor bafouille) ? Et et… J…Jean, tu as des nouvelles de lui ? (silence) il est parti aux Bahamas ! (il s’essuie le front avec son mouchoir) Ah oui ! L’argent ….et ben….logiquement, je vais le toucher mardi! (silence) Ah tu veux que je t’envoie un chèque de un million ! (silence) …..(soupir) …..pas de problème ! Bon allez ! On va raccrocher, parce que la communication ça va être pour toi ! (silence) Ouais ouais ! Je sais que t’as les moyens, allez salut ! (silence) Ah oui, l’adresse pour ton chèque…..j’t’écoute, Hôtel La Playa del Sol, rue des friqués, Bastia ah ben dis donc c’est l’hôtel des riches ça ! (silence) Ouais ouais ! (en aparté) Il aurait pas pu louer une paillote ! (silence) C’est ça, Jean-Paul, allez ! Amuse-toi bien ! (il raccroche et s’assoit sur le canapé, en sueur)
Mimi - Qu’est-ce que t’as, t’es malade ?
Victor - Non, mais je dois être allergique à la richesse, ça doit être ça !
Mimi - T’inquiètes pas tu vas t’y faire ! (on sonne)
Mimi - Ophélie, Ophélie! (Ophélie ne répond pas) Mais où est-ce qu'elle est encore fourrée cette sacrée gamine ? (Elle va ouvrir, une jeune femme entre. Elle a l'air visiblement dans l'embarras)
Attention, "l'infortuné Mr Victor" est maintenant disponible
aux "éditions Art et Comédie"
et vous pouvez commander le texte sur
mais, pour plus de renseignements sur la mise en scène, vous pouvez me contacter....